DEFUSETHETENSIONS@TUMBLR.
somebody calls you, you answer quite slowly,
a girl with kaleidoscope eyes.
♪

« Tu devrais être avec ta maman, petite fille. » Je me tournai pour apercevoir ma mère qui parlait toujours avec son amie. C'était toujours comme ça lorsqu'elle croisait quelqu'un dans la rue qu'elle connaissait. Je m'asseyais parterre, juste en face du clochard qui venait de m'avertir de retourner auprès de ma mère. Il était vieux mais pas tant que ça, c'était la fatigue qui lui donnait l'air d'être quelqu'un de plus vieux. « Elle s'en fiche. Je peux être ici ou ailleurs, elle ne le remarquera pas. Et puis elle n'aime pas que je sois sous ses jupons lorsqu'elle discute. Comment vous vous appelez ? » Sans même qu'il ne le demande, je coupai mon cookie en deux pour lui offrir la moitié. Il refusa un bon moment mais lorsqu'il comprit que je ne comptai pas la garder, il l'accepta de bon coeur. « Tu n'es vraiment pas comme les autres enfants. Je m'appelle Antoine et toi, petite fille ? » Antoine, c'était assez joli comme prénom. Mon médecin aussi s'appelait comme ça lui aussi, je l'aimais bien, il était gentil. « Eden. » Il serra la main que je lui tendais silencieusement. Il n'était décidément pas très bavard. « Vous n'êtes pas comme les gens de votre âge. Enfin je veux dire… vous êtes un adulte qui écoute et parle aux enfants. Ce n'est pas très commun. » Je lui offrais ce qu'il restait de mon gâteau, il le mangea sans discuter. Je lui souriais de toutes mes dents. « Ce n'est pas très commun non plus les petites filles qui parlent aux sans-abris dans le coin. Tu es plutôt une gamine cool dans ton âge. » J'étais certaine que mes joues avaient virées au rouge. Je n'étais pas habituée à ce que l'on me fasse des compliments. Mais vraiment pas. « Merci. » Je baissai légèrement la tête mais l'homme me la releva en m'attrapant par le menton. « Ne change surtout pas, quoique l'on puisse te dire. L'argent ne fait pas le bonheur, il ne fera jamais ton bonheur. Ne deviens pas comme ta maman. Fais très attention aux gens qui t'entourent. Trouve l'amour, il t'apportera une richesse suffisante qui comblera ta vie de bonheur. Mais méfies-toi, il n'est pas si simple à trouver. À vrai dire… » Et puis une main tapa sur celle de mon ami pour le forcer à me lâcher le menton. Pour l'empêcher de me toucher. C'était ma mère. Elle se mit à l'insulter, j'étais stupide de lui avoir parler, ce qui lui arrivait était de ma faute. Ma mère m'attrapa par la main alors que les larmes coulaient déjà sur mes joues. « Je t'avais déjà dis de ne pas parler aux inconnus et surtout pas à ces gens. » Je baissais la tête, si j'osais lui répondre elle me gronderait encore. Elle partit et me força à la suivre mais je me retournai une dernière fois pour sourire à l'homme et lui dire au revoir de la main, un signe qu'il me rendit. Et depuis ce jour, ses mots ne quittèrent plus ma tête.

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« Je vous salue, Marie pleine de grâces. Le Seigneur est avec vous. » Je soupirai, c'était toute la même chose, la messe. J'y allais le dimanche matin depuis ma plus tendre enfance comme la plupart des monégasques. Même si j'étais fidèle à la religion, je mourrais d'envie d'être à l'extérieur pour profiter du soleil que nous offrait le ciel de Monaco. Mais non, j'étais enfermée ici. Je me tournai pour regarder mes parents qui suivaient la messe très attentivement. Comme tout le monde en fait. Je regardai mes amies, ou plutôt mes "amies", qui étaient sur la même rangée que moi. Elles aussi suivaient la messe, avec une posture assez étrange à vrai dire. Je les imitai par peur qu'elles ne m'excluent de leur groupe comme il arrivait très souvent avec mes collègues de cours. Parce que je n'étais pas comme elles, que me comportai différemment, parfois comme si j'étais une pauvre alors que c'était tout sauf le cas. Avec tout le respect que je pouvais avoir pour ce lieu, je m'emmerdai réellement cette matinée. Je me mis à fredonner un air des Beatles, déjà perdue dans mes pensées. Je pensai à mon après-midi, à ce que j'allai faire. « Eden Castellan. » Mon prénom résonna dans toute la cathédrale, je compris que j'étais, encore une fois pardon mon père, dans la merde. Je regardai tout autour de moi, ma mère était furieuse et mes collègues me fusillaient du regard. Mais ce n'était rien comparé au regard que me jetai le prêtre. C'était lui qui venait d'hurler mon nom. Je n'avais absolument aucune idée de ce qu'il se passait. Cela m'échappait. « Mon père ? » Je tremblai légèrement, je détestais lorsque toute l'attention était sur moi. Je sentais le regard perçant de ma mère derrière moi et je pouvais deviner celui de mes amies du coin de l'oeil. Elles n'allaient définitivement plus me parler. « Encore une fois, vous vous rendez en spectacle mon enfant. Cette messe n'est pas une chorale. Si vous souhaitez chanter en ce lieu saint, devenez enfant de choeur. Cela semble être plus approprié. » Je baissai la tête. Il n'avait pas tord même si je ne m'étais pas rendue compte que je m'étais mise à chanter à voix haute. Je m'insultai mentalement d'être aussi stupide. « Je m'excuse, mon père. » Et la messe reprit. Je me retournai légèrement la tête pour voir ma mère qui s'excusait pour mon comportement déplacé, mon regard croisa le sien, j'allais définitivement l'entendre de la sortie de l'église jusqu'à la maison cette fois-ci.

COME-ALONG-PONDS@TUMBLR.
I want you to change it all,
I am gonna make it better.
♪

« Putain. » Je regardai la cigarette que je tenais entre mes petits doigts. C'était vraiment énorme et je n'en avais vraiment pas envie. Sauf que je n'avais plus le choix. J'avais en quelque sorte épuisée toutes mes chances avec mes "amies" et l'unique choix qui s'offrait à moi pour que je puisse rester avec elle était que je me mette à fumer. Et rien que l'idée de le faire me répugnait. Je pris mon courage à deux mains et j'allumai la cigarette, non sans me brûler légèrement le doigt avec la flamme que dégageait le briquet. Je glissai la cigarette entre mes lèvres et tirait un bon coup sur celle-ci les yeux fermés pour le regretter aussi tôt. C'était horrible. Comment tout ceux de mon âge faisaient pour fumer cette merde ? Je me le demandai. Je me mis à tousser très fort. Je m'étouffai en réalité. C'était vraiment insupportable comme truc. J'en avais les larmes aux yeux. Je respirai un bon coup. Je devais retenter l'expérience. Je devais appartenir à leur groupe. Si j'échouai, j'allais encore me retrouver seule et je détestai ça. J'approchai à nouveau la cigarette de mes lèvres lorsqu'une main surgit de nul part pour me l'attraper, la jeter parterre et l'éteindre. C'était une fille qui devait avoir mon âge ou un peu plus. Je la dévisageai du regard. Pour qui se prenait-elle ? « C'est quoi le problème ? T'es perdue ? Tu sais pas qui je suis ? » Je ne la connaissais pas. Elle ne devait pas être très riche puisque tout les riches fréquentaient mon école et que je ne l'y avais jamais vue. Et pourtant j'aurai dû, vu son âge. Elle esquissa un sourire. Elle était plutôt jolie pour une non-riche. Merde, voilà que je recommençai à penser comme mes amies et non comme moi. « C'est bon, arrête ta comédie. Des gamines comme toi, j'en croise tout les jours. Vous voulez essayer pour être cool et après vous en êtes dépendants jusqu'à la fin de votre vie. C'est complètement pathétique. Tu vaux mieux que ça. » Elle marquait un point. J'avais complètement peur en essayant la clope, j'avais peur d'en devenir dépendante. Mais je n'étais pas décidée à lui donner raison. Je n'étais pas réellement connue pour ça. « Ça te regarde pas. Je suis pas ta bonne action du jour. Vas te faire foutre. » Je sortis le paquet de cigarettes que mes amies m'avaient données pour en retirer une nouvelle mais elle m'arracha le paquet des mains pour l'écraser cette fois de la main. Je la tuais du regard. « Oh tu peux me regarder comme ça, je m'en tape. Plus tard, tu me remercieras. Écoutes, si tu veux être originale je sais pas moi, coupe toi les cheveux à la garçon, fais toi un tatouage, je n'en sais rien mais ne te fous pas dans quelque chose que tu… » « Attends c'est génial ça. Viens avec moi ! » Je l'entrainai avec moi dans la voiture où mon chauffeur m'attendait.

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Elle m'attendait à l'extérieur, je lui avais demander de ne pas partir et elle ne l'avait pas fait. J'arrivai à la voir à travers les vitres du salon de coiffure. J'étais changée, c'était… mieux. Libératoire. C'était une sensation que je n'avais pas ressentie depuis longtemps. Depuis jamais en fait. Je remerciai Audrey avant d'enfiler mon manteau pour quitter le salon de coiffure. Je ressemblai à Peter Pan désormais et j'adorai ça. Vraiment. Lorsque mon regard croisa celui de l'inconnue, sa première réaction fût de porter sa main à la bouche. Peut être que ça ne lui plaisait pas finalement. « Oh mon dieu, tu l'as vraiment fait. » J'haussai les épaules, il était vrai que je m'étonnai moi-même. Je n'osais même pas imaginer la tête qu'allait faire ma mère lorsqu'elle me verrait, les cheveux à la garçonne. « Évidemment. Et putain, ça fait du bien. » L'inconnue me sourit et je lui rendis son sourire. J'enroulai son bras autour du sien, j'avais souvent trop confiance dans les gens mais cette fille m'inspirait encore plus confiance que les autres. Il y avait quelque chose de rassurant dans son regard. Elle fût surprise par mon geste, je l'avais devinée. « Allez laisse moi te payer quelque chose, c'est le moins que je puisse faire. » Elle adora automatiquement l'idée. « Leah. » « Eden. » Elle sourit de toutes dents alors que je ne cessai de passer la main dans mes cheveux fraichement coupés. Je me sentais bien avec Leah. Elle était différente. Et c'était quelque chose de très rassurant pour une personne comme moi. « Il faudra vraiment qu'on se revoit après ce café, Leah. » Elle se mit à rire, notre dispute de plus tôt était complètement oubliée. « J'y compte bien. »